Le « Néo-panafricanisme n’existe pas, il n’est pas un populisme », pourrait-on entendre des tenants des théories altermondialistes africaines. Et pourtant, ces influenceurs sans vergogne qui ont pris en otage le courant de pensée noble et réfléchi des pères fondateurs qu’est le panafricanisme, n’hésitent pas à débiter toutes leurs haines, à attiser toutes sortes de violences inter-culturelles voire inter-étatiques.

Ces gourous endimanchés aux passeports occidentaux n’attendent rien pour semer psychose et hystérie au sein de la jeunesse africaine. Leur marque de fabrique et leur identité sont toujours les mêmes : le communautarisme victimaire (se mettre en position de victime en tout et pour tout ), tirer sur la corde raciale en prônant un suprématisme inversé à l’instar de toutes les théories fascistes, éviter le débat contradictoire (car ils pourraient se planter) et surtout le débat intellectuel.

N’oublions pas que ces braqueurs d’idéologie “panafricaine” ont tous en commun le charme de ne  jamais être sur  aucun front de lutte, auquel ils envoient la jeunesse africaine.

Perclus comme de fades commentateurs de l’actualité, ils n’abordent jamais aucune crise sérieuse sur le continent, ni aucun commentaire sur leurs amis puissants qui plastronnent dans les palais africains. Pas un seul mot sur  la crise soudanaise pourtant l’une des plus dramatiques sur le continent, aucune sortie sur la situation au Darfour ou encore rien de bien précis sur la viabilité des marchés économiques africains ; pour eux, il faut surtout éviter ces questions techniques et pertinentes.

Au reste, ces “faux-panafricains” qui ont réussi à vider le panafricanisme, le vrai, de sa substance intellectuelle et technique faisant croire  à la jeunesse millénale instruite et avisée (qui a à peine lu deux  lignes de ce qu’était le panafricanisme) que ce concept est impertinent.  

N’Krumah, Fanon, Cabral, Edem Kodjo, Nyerere… n’avaient pas imaginé une idéologie fasciste, populiste, dénudée de toute pensée structurelle et structurante. Il est urgent que la jeunesse et les peuples africains sortent de ce carcan idéologique dévoyé qui a fait de la victimisation et de la dénonciation son gagne pain et sa marque de fabrique ; qui a circonscrit le panafricanisme au rapport de la France à ses ex-colonies, qui s’est cantonné à réduire l’Afrique aux pays d’Afrique subsaharienne parlant français. 

Il est temps de sortir de l’ornière de cette guerre d’information, ce piège auquel sont prises les idéologies qui jadis participaient à l’émancipation de l’Afrique. 

 Michel Glory SAMUEL TAKPAH

Journaliste togolais