En marge du sommet de la Francophonie qui s’ouvre ce 04 octobre, plusieurs dossiers brûlants vont officieusement attirer l’attention des observateurs. Le chef de l’Etat français Emmanuel Macron, hôte de la rencontre a déjà inscrit à son agenda des rencontres, notamment avec ces invités africains.

Au cœur des discussions, le dossier marocain sur le Sahara, la crise entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, ou encore l’informel retour en grâce de Mamadi Doumbouya le président de transition de la République de Guinée. 

Le Maroc en invité d’honneur

Le Roi du Maroc est annoncé au sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), dans la droite ligne de la prise de position de la France à soutenir le plan marocain pour le Sahara occidental. Une posture inédite qui marque le point de  réchauffement des relations entre Rabat et Paris, consolidé par les rapprochements  entre les patronats des 02 pays qui entendent nouer de futurs partenariats économiques.

Déjà, le Maroc étant le premier investisseur africain en France, avec des investissements directs passés de 372 millions d’euros en 2015 à 1,8 milliard en 2022. Des chiffres qui dans la dynamique actuelle devraient connaître une tendance haussière. Selon le direction de la chambre du commerce française au Maroc, les échanges commerciaux ont atteint un record de 14 milliards d’euros l’an dernier.

Le Rwanda et la RDC autour de la table

Déjà entamées par Luanda, les négociations de paix entre Kinshasa et Kigali devraient être un des points chauds des pourparlers officieux à l’orée du sommet. Principalement , l’objectif de Paris est de trouver un point d’achoppement entre les 02 pays pour le ralentissement et l’arrêt total des combats dans l’Est de la RDC.

Le Congo accusant le Rwanda d’armer le M23 milice à majorité rwandophone. Ces dernières années, Kinshasa a multiplié les coups de pression sur Paris, allant jusqu’à  refuser de célébrer la Journée internationale de la francophonie, estimant “évaluer son appartenance à la Francophonie”. 

Le chef de la diplomatie congolaise, Christophe Lutundula a ainsi dénoncé «le silence et l’indifférence de la de la Francophonie institutionnelle face à l’agression de la RDC par le Rwanda, un des membres de l’OIF, et des tragédies qu’il provoque depuis trois décennies», qualifiant une attitude «admissible et contradictoire» de la part d’une organisation qui doit «défendre les valeurs de la Francophonie».

En rappel, la présidence de la Francophonie est occupée par une rwandaise, Louise Mushikiwabo ancienne ministre des affaires étrangères du Rwanda 

Retour en grâce de la Guinée

La Guinée pourra participer au 19 ème sommet de la francophonie, après la levée de la suspension de l’organisation. Le pays  avait été suspendu après le coup d’Etat de Mamadi Doumbouya, car celui-ci « constitue une rupture de la démocratie et de l’ordre constitutionnel », selon la décision alors prise par l’OIF.

« Bien qu’ayant relevé la nécessité pour la Guinée de poursuivre ses efforts sur le volet des droits et des libertés, le CPF (Conseil permanent de la Francophonie, NDLR) a décidé d’exprimer sa solidarité avec ce pays membre, en levant totalement (sa) suspension », a précisé la Francophonie. 

L’OIF compte 88 Etats et gouvernements membres, une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement sont attendus à ce sommet. Il est à relever que 03 pays sahéliens, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, avec lesquels la France entretient des relations tumultueuses depuis qu’ils ont connu des coups d’Etats, restent suspendus de la Francophonie. Ils ne participeront pas au sommet.

Michel Glory Samuel TAKPAH, Journaliste togolais