Prévu se dérouler du 22 au 24 octobre 2024 à Kazan en Russie, le sommet des Brics accueille une vingtaine de dirigeants étrangers dont ceux de l’Afrique. Au programme de cette édition, il  sera question de raffermir les relations entre les Etats partis au bloc altermondialiste afin de mieux organiser les projets en cours.

Cette rencontre qui arrive à la suite du sommet de la francophonie (déroulé 02 semaines plus tôt)  sonne comme un coup de baromètre pour mesurer le niveau d’influence des deux grandes puissances (USA / RUSSIE) dans le sud global. L’Afrique en grande bascule géopolitique, compte jouer sur la diplomatie de ces sommets pour s’offrir les opportunités et plans de développement. 

BRICS, plus de places à l’Afrique ?

Les principaux arguments avancés par les tenants de la politique altermondialiste en Afrique est le mépris constaté et subi par les pays africains au sein des institutions occidentales. En effet, cette quête de respect tous azimuts promise par la Russie de Vladimir Poutine est pour l’instant orientée vers les pays africains.

Les pays d’Afrique représentaient bien avant, des poids conséquents économiquement et technologiquement. Ainsi, on peut parler du Maroc, (4ème puissance économique africaine), de l’Afrique du Sud ( première puissance économique africaine) ou encore de l’Egypte (3ème économie africaine). 

Cet état des choses, nonobstant la compétition géopolitique vive sur le continent, renvoie au réalisme politique, appliqué dans les institutions occidentales, où ce sont les nations les mieux organisées et développées (économiquement, socialement, militairement) qui sont les plus mises en avant.

Dans le sillage de ce traitement politique objectif, la Russie présente entre autres, selon plusieurs experts les mêmes caractéristiques d’arbitrage que l’occident en se basant notamment sur profil démographique, de ses ressources minières et la grande capacité d’intégrer et/ou de pénétration de l’information (de la propagande). 

La stratégie africaine

Face à cette diplomatie de séduction auquelle fait face le continent, les gouvernements africains dans la plupart des cas ont fait le choix d’une politique équilibriste. Entre boycott, menace à peines voilées (à l’occident) et des contrats grassement offerts aux puissances orientales, les pays africains se sont clairement rapprochés de la Russie, comparativement à la décennie précédente. 

Cette proximité a été exacerbée par la crise de la démocratie et de la gouvernance qui ont porté au pouvoir des militaires en Afrique subsaharienne, qui dans l’intérêt de chercher un couloir de légalité se sont tournés vers le pays de Vladimir Poutine. 

Des pays africains comme le Burkina Faso, dirigé par le putschiste Ibrahim Traoré ont manifesté leur volonté de rejoindre le Brics. L’objectif partagé étant de “diversifier ses partenariats économiques et de réduire sa dépendance vis-à-vis du Dollar et de l’Euro, tout en favorisant des relations commerciales plus équitables”.  

En rappel, les BRICS sont un groupe de pays composé à l’origine du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud. Ces dernières années le bloc s’est considérablement élargi et a vu l’entrée de nouveaux pays membres comme  l’Iran, l’Égypte, l’Éthiopie, les Émirats arabes unis ou encore l’Arabie saoudite. 

Le sommet des BRICS  réunira à Kazan les dirigeants russe, chinois, indien, turc et iranien.

Michel Glory Samuel TAKPAH, Journaliste Togolais