De l’esthétique pour guérir le monde des crises qui l’affectent, telle est la mission que s’est assignée le plasticien Jean Michel Dissakè au Cameroun. L’artiste le baptise « Moudiki ».

Dans son laboratoire dans le 4e arrondissement de Yaoundé, Jean Michel Dissakè et ses collaborateurs coupent et cousent, associant des matériaux de diverses natures et leur donnent une seconde vie sous forme d’œuvre d’art.

« Moudiki veut dire la liane. C’est le symbole de l’électrocardiogramme, c’est le symbole de la vie et c’est le symbole de l’amour. Comme élément abécédaire de création, nous avons décidé d’utiliser la plaque d’immatriculation parce que toute l’existence de l’homme est rythmée et régulée par les chiffres », explique Jean Michel Dissakè.

« Ce qui m’intéresse, c’est l’association qu’il fait entre ses repères de la culture Sawa traditionnelle et cette pratique artistique très ancrée dans le quotidien, dans la trivialité, la collecte d’éléments abandonnés par les citadins », a analysé l’experte en art, Fabiola Ecot Ayissi, commissaire d’exposition et présidente du Centre international pour le patrimoine culturel et artistique.

Ses œuvres sont exposées dans des galeries du pays et même au-delà des frontières. Autodidacte et promoteur de pictosculpture, qu’il définit comme le point d’intersection entre les différentes formes d’art plastique, Jean Michel Dissakè prépare une exposition pour février 2023 à l’Institut Français du Cameroun.

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