Face aux conflits intracommunautaires aux frontières entre le Togo, le Bénin et le Burkina Faso, les trois pays sont constamment à pied d’œuvre pour rétablir le climat de cohésion dans ces régions.
Cela passe par les sensibilisations sur l’acceptation interculturelle, mais aussi par la mise en œuvre de pratiques économiques plus efficaces en faveur des couches vulnérables comme les jeunes et les femmes.
Comme un peu partout sur le continent africain, l’instauration des frontières administratives lors des périodes coloniales a été sans lignes ethniques strictes entre le Burkina Faso, le Togo et le Bénin. Cela a, bien sûr, favorisé la cohésion entre les communautés frontalières, étant des peuples de même groupe ethnique séparés uniquement par une ligne imaginaire.
Cependant, l’instabilité sécuritaire de la sous-région, appuyée par des opportunités économiques limitées, s’est avérée une source majeure de conflits intracommunautaires.
Étant un territoire où règnent paix et sécurité sociale, le Togo a décidé de faire face à cette augmentation des conflits intracommunautaires, susceptibles de nourrir les activités terroristes ou djihadistes.
Cette lutte est menée depuis plusieurs années déjà par le gouvernement togolais, au travers de politiques de lutte contre la pauvreté, contre le faible niveau d’alphabétisation et contre la marginalisation sociale, politique et économique.
Le Togo soutenu par le Bénin et le Burkina Faso
Avec en toile de fond des discordes liées à la jouissance des ressources naturelles comme les fleuves et les terres, éleveurs, transhumants, agriculteurs et pêcheurs locaux alimentent les conflits frontaliers que connaisse le Togo avec ses pays voisins.
Le problème est particulièrement important au nord du pays, où les groupes vulnérables sont importants du fait que la région soit la moins valorisée sur le plan socioéconomique.
Quatre ans de lutte coordonnée
Pour faire face à cette situation inquiétante, le Togo, le Bénin et le Burkina Faso ont uni leurs forces depuis 2020 pour améliorer la cohésion sociale et la résilience des communautés de leurs zones frontalières.
L’essentiel de cette collaboration a constitué essentiellement à mettre en place des mécanismes locaux de dialogue, de prévention et de résolution des conflits.
Une grande partie de ce programme a aussi réduit la vulnérabilité des jeunes et des femmes. En plus de chercher à résoudre les différends frontaliers, les gouvernements ont fait mieux, misant sur la prévention des tensions transfrontalières et limitant les incidents.
Dans ce cas précis, les autorités togolaises, burkinabés et béninoises ont toutes deux indiqué que la situation était relativement stable.
2023 : année de renforcement
Ce 03 novembre 2023, ces trois pays sont passés à une vitesse supérieure de cette lutte contre les conflits transfrontaliers et face à l’extrémisme violent. Le projet, soutenu par les Nations Unies, veut désormais s’attaquer aux facteurs de la fragilité dans les zones frontalières.
Selon le Bureau Togo de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), il s’agit de se concentrer principalement sur deux piliers : le renforcement des mécanismes endogènes de prévention et de réponses aux conflits communautaires aux niveaux local et transfrontalier, et le renforcement de la résilience socio-économique des femmes et des jeunes.
La nouvelle étape de ce programme va constituer à réaliser beaucoup de sensibilisations sur l’acceptation interculturelle en raison de la nature multiculturelle de la région.
Les trois pays vont aussi s’intéresser à la mise en œuvre de pratiques économiques plus efficaces dans la région, en particulier dans l’agriculture, ainsi que l’autonomisation et l’insertion socioprofessionnelle des jeunes et des femmes.
Avec la coopération entre les trois nations, l’amélioration des pratiques éducatives et économiques au niveau national est intrinsèquement liée aux efforts de consolidation de la paix au niveau régional.
Il s’agit d’un effort important dans cette lutte pour empêcher les trafiquants et les terroristes de profiter des conflits frontaliers entre le Bénin et le Burkina Faso.
Cassidy PINTO