L’association togolaise Solidarité mondiale pour les personnes démunies et les détenus (SMPDD) a 10 ans. Elle a célébré son jubilé d’étain ce 10 août 2023 à la prison civile de Lomé, à travers une table ronde sur les conditions de détention dans les prisons civiles du Togo. L’activité a été parrainée par le ministère de la Justice et de la Législation.
« Détenu aujourd’hui, acteur de développement demain », est le thème de cette table ronde qui s’inscrivait également dans le cadre de la Journée internationale de la solidarité avec les détenus célébrée chaque 25 mars. L’activité a été présidée par le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et de la Législation, Puis Kokouvi Agbetomey ; en présence du directeur de l’Administration pénitentiaire et de la réinsertion, Idrissou Akibou et du président de la SMPDD, Coco de Kofi Woenagnon.
Le système pénitentiaire au Togo est confronté à de nombreux défis, notamment les mauvaises conditions de détention dans les prisons civiles. La surpopulation carcérale constitue l’un des problèmes majeurs, entraînant une pression excessive sur les infrastructures existantes et des conditions de vie inhumaines pour les détenus. Cette surpopulation a des conséquences néfastes sur la santé, la sécurité et la réinsertion sociale des détenus. De plus, les prisons civiles du Togo manquent souvent d’infrastructures adéquates, une alimentation équilibrée. En outre, le manque de programmes de réinsertion efficaces constitue également un obstacle à la réintégration des détenus dans la société après leur libération.
Face à ces défis multidimensionnels, la SMPDD a trouvé opportun de réunir les acteurs concernés, pour discuter et trouver des solutions viables. Les échanges ont porté sur le secteur pénitentiaire. Les acteurs ont passé en revue les avancées et les défis à relever dont la plupart émane des difficultés pointées par la SMPDD.
Ont également pris part à cette rencontre, les institutions du Togo, notamment les ministères, les organes des droits de l’homme ; le corps judiciaire ; les organismes internationaux dont les ambassades, et démembrements des Nations unies et les surveillants de l’administration pénitentiaire.
Les premiers bénéficiaires que sont les détenus ont également participé aux échanges. « Sous votre (ndlr, le ministre Agbetomey) leadership, beaucoup d’avancées ont été enregistrées dans le système carcéral de notre pays. Nous nourrissons l’espoir que sous votre impulsion, la situation des détenus s’améliore davantage. Les surveillants partagent pratiquement les mêmes difficultés que les détenus, à la différence qu’ils ont la liberté de mouvement. Nous remercions le président de la SMPDD qui est pour nous un modèle de réinsertion », a exprimé le porte-parole des détenus des prisons civiles du Togo.
Créée en 2013, la SMPPD a fait du chemin en bougeant au mieux de ses capacités les lignes dans le domaine carcéral. « En dix ans, nous avons fait le minimum. Nous avons organisé des concerts de solidarité en 5 éditions dont les revenus nous ont permis de contribuer à l’achat des produits pharmaceutiques pour renforcer les infirmeries des prisons. Nous avons mis à disposition de l’administration pénitentiaire, un fonds pour aider des détenus évacués aux CHU pour payer les bonds de consultation », a expliqué président de la SMPDD, Coco de Kofi Woenagnon, un ex-détenu.
En « matière de réinsertion », poursuit Coco de Kofi, « nous avons créé un centre de transit qui aide les détenus pour réintégrer la société. Aujourd’hui nous sommes satisfaits des résultats des ex-détenus qui travaillent grâce à la SMPDD. En matière d’appui à l’enfance défavorisée, nous avons lancé depuis l’année passée un projet de mise en place de familles d’accueil pour les enfants en conflit avec la loi qui passent par le Centre d’accès au droit et à la justice pour enfants de Lomé ».
« Cette association (ndlr, SMPDD) fait du bon travail et je l’affirme à preuve dans les rapports que me présente le président Coco de Kofi. J’invite donc les partenaires à s’intéresser à la problématique. La prison est comme un hôpital. Personne ne décide de se rendre malade. Celui qui, par la force des choses se retrouve en prison, doit nourrir l’espoir de devenir une meilleure personne à sa sortie de milieu », a dit le ministre Puis Kokouvi Agbetomey.
La Direction de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion (DAPR) « fera parvenir au ministre les plaidoyers et recommandations des détenus et des partenaires pour poursuivre les efforts de l’amélioration des conditions carcérales », a fait savoir Idrissou Akibou.
Les partenaires ont évoqué la nécessité d’adopter du nouveau code qui régit le secteur pénitentiaire togolais.
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