Troisième groupe ethnique le plus représenté au Togo, les Para-Gourma sont essentiellement établis ont grand nord du pays. La légende raconte que leurs ancêtres sont des guerriers descendus du ciel et ont régné sur la région, construisant des greniers et grottes légendaires et cultivant, au fil des siècles, une vie sociale active dans un climat de cohésion et de paix.
Origines
Selon la légende populaire, ce sont des guerriers, à l’origine, qui sont descendus du ciel et ont régné sur cette vaste région pleine de savanes et de montagnes, hostile à l’habitation. Des traces de leurs premiers pas et de leurs épées de guerre sont encore visibles de nos jours, étant apparus aux temps où la terre n’était pas encore solide.
Une autre version issue des recherches historiques, révèlent qu’ils sont issus d’un groupe originel venu du Burkina Faso, les Moba-Gurma. Ces derniers ont fui la guerre et la traite des Noirs, avant d’être rejoint plus tard par les peuples Moba, les Mossi, les Gurma arrivés du sud-est du Burkina Faso et les Mamproussi venus du Ghana voisin à l’ouest.
Aujourd’hui, les Para-Gourma sont installés dans le grand nord du Togo, dans les villes de Dapaong, Mandouri, Tandjouaré et Cinkassé.
Langues
Les Para-Gourma parlent des langues gur de la famille des langues nigéro-congolaises : le zarma ou le peul, le moba, le lama ou encore le lamda. Ce sont des langues également parlées aujourd’hui au Burkina Faso, au Bénin, mais aussi au Niger.
Culture
Groupe ethnique très bien organisé depuis des siècles sur la base de plusieurs tribus, les Para-Gourma nourrissent une culture très riche. Reconnus par l’UNESCO, leurs greniers et grottes de Nok, Mamproug, Kouba et Bagou illustrent une période significative de l’histoire pendant laquelle ces populations ont utilisé des habitats troglodytiques en périodes d’insécurité (du XVIIe au XXe siècle) marquées par les guerres, la traite négrière et la colonisation allemande.
L’une des fêtes traditionnelles la plus populaire qui rassemble toute la région de cet extrême nord du Togo est la Tingban-Paab. Elle est organisée chaque année pour célébrer de manière folklorique, les ancêtres, les récoltes et faire des offrandes aux divinités.
Quelques traditions de cette partie du Togo recommandent à des individus tribaux, de longues scarifications qui balafrent chaque côté du visage, des tempes au menton. En matière d’artisanat, ils sont connus pour leur sculpture et leurs pagnes tissés.
Religion
Représentant 16,1% de la population togolaise derrière les Adja-Ewé (44 %) et les Kabyè-Tem (26,7 %), les Para-Gourma sont animistes, musulmans et chrétiens. Les deux dernières religions se sont greffées dans la croyance de cette population riche en civilisation, la première étant la plus originelle.
Économie
Ce groupe ethnique vit dans un climat de type tropical soudanien caractérisé par une longue saison sèche, qui s’étend sur huit mois et qui est marquée par l’harmattan. Cette région formée essentiellement des savanes est la partie la moins développée du Togo.
Ainsi, la vie économique est principalement dominée par l’agriculture et l’élevage. L’agriculture est de subsistance, mais constitue l’activité fondamentale. On y trouve le sorgho, le mil, le riz, le haricot, le maïs, le voandzou et l’igname, coton, tabac et l’arachide.
Traversée à l’est par le fleuve Oti, la région est aussi favorable à la pêche. Avec une zone stratégique à la frontière du Togo avec le Burkina Faso, le Bénin et le Ghana, la région constitue la principale porte d’entrée du bétail transhumant des Peuls nomades du Sahel.
Les Para-Gourma disposent d’une grande réputation en termes de cohésion interne et se caractérisent par leur solidarité, cultivée depuis des siècles. Cela explique leur résilience remarquable dans cette région hostile à l’habitation.
Une partie du Togo, qui reste un incroyable site touristique avec ses grottes de Nok et Maproug construites depuis des siècles, ainsi que ses falaises d’âge protérozoïque supérieur, d’une rare beauté.
Cassidy PINTO