Concentrés dans le sud du Togo, les Adja-Éwés sont l’ethnie la plus représentée sur l’ensemble du territoire national. Originaires de l’Est de l’Afrique et premiers contacts de la civilisation occidentale, ils jouissent d’une diversité culturelle, linguistique et économique très riche en brassages.

Origines

Représentant 44% de la population togolaise, le peuple Adja-Éwé est originaire de l’est de l’Afrique. Avant d’atterrir au Togo vers le 17e siècle, ils sont passés par le Nigéria avant de traverser le nord du Bénin voisin (ancien Dahomey). 

Sur le territoire togolais, ils ont principalement régné autour de Tado, près de Notsè dans le sud-est du Togo, à la frontière avec le Bénin. Peuple migrant, ils étaient à la recherche de la sécurité et de la paix, ce qui a caractérisé leur identité à travers l’histoire.

Selon l’histoire, Togbui-Agni est le premier roi du royaume de Tado au centre du Pays-Adja. C’est également l’ancêtre historique de tous les peuples Adjas : les Fon, les Goun, les Éwés, les Aja, les Phla-Pheda, les Guin, les Aïzo, les Kotafon et même des Mina venus d’El Mina au Ghana voisin.

Représentant la moitié des Adja-Éwés, les Éwés avaient aussi connu un roi légendaire du nom d’Agokoli (vers 1670-1720). Ce dernier aurait construit une grande muraille d’argile pour protéger Notsè des peuples et royaumes hostiles.

Langue

Leur langue porte le nom du peuple, l’éwé. Elle est la langue la plus parlée du Togo (21 %), devant le kabyè (14,7 %), deuxième. C’est une langue qui est aussi parlée au Ghana, mais aussi au Bénin, deux peuples frères avec qui, ils partagent une histoire commune et forte, de cohésion et liens culturels.

Culture

Adja serait issu de « Hadj » qui désigne le pèlerinage des musulmans à La Mecque en Arabie saoudite. Étant donc un peuple pèlerin à la recherche de paix, les Adja-Ewés sont nantis d’une diversité culturelle incroyable.

On note ici des fêtes traditionnelles comme celles de Togbui-Agni et d’Agbogbo-Za qui restent des fêtes historiques des Adja-Ewés. Epe-Ekpé encore appelée EKpéssosso du peuple Guin ou encore Adjinoukouzan célébré par les Ouatchis sont aussi des fêtes traditionnelles célèbrent le vivre ensemble, la cohésion, les moissons ou encore les traditions et pratiques ancestrales.

Religions

Très attachés aux traditions et à la culture ancestrale, les Éwés pratiquent l’animisme, invoquant les esprits des ancêtres qu’ils appellent « les Togbé », du serpent « Dan », de l’eau « Mami » ou encore de la foudre « Hébiésso ». Ils sont aussi chrétiens avec une civilisation quelque peu influencée par celle de l’Occident depuis les périodes coloniales, étant les premiers contacts des avantages de la mer qu’offre l’Océan Atlantique.

Au contact de la mer, les Adja-Ewés vivent de la pêche, du commerce, mais aussi de l’agriculture et de l’élevage. Les céréales comme le maïs et le haricot sont beaucoup cultivés. Le palmier à huile est aussi valorisé à travers l’huile, le vin, les noix et les feuilles sont utilisées pour la fabrication des balais, de paniers ou encore de tentes.

Les Adja-Éwés sont réputés pour la commercialisation des œuvres artistiques comme les statuts et la fabrication des instruments de musique traditionnels comme les tambours ou encore le gong.

Très hospitaliers comme l’ensemble des peuples togolais, les Adja-Éwés ont toujours été caractérisés par la cohésion et la paix sociale. Cette identité leur permet de jouir d’une diversité culturelle inouïe qui fait du sud du Togo, l’un des terres d’accueils du pays, très favorable au tourisme, au commerce et à l’industrialisation. 

Ce climat est, depuis des dizaines de décennies, l’un des premiers atouts de la coopération sud-sud avec plusieurs pays africains et des investisseurs français, américains, chinois ou encore libanais.

Cassidy PINTO