Très présent aux côtés du Comité national olympique du Togo ces derniers temps, le médaillé de bronze aux JO de Pékin en 2008, Benjamin Boukpéti, a suivi de très près les athlètes togolais aux JO de Paris 2024. Il est également très engagé sur le développement de sa discipline de prédilection au Togo et en Afrique. Entretien.

Benjamin, quelle analyse faites-vous des performance des athlètes togolais à Paris ?

Nos athlètes ont été performants. Ils participent tous pour la première fois aux jeux olympiques. Nos cinq athlètes ont atteint leur meilleur niveau. Ils ont au minimum égalé leurs records personnels et certains les ont battus. C’est une très bonne chose d’être fort dans les moments importants.  

Vous pilotez une mission sur le sport au Togo. De quoi s’agit-il ? 

Il s’agit d’apporter ma contribution au développement du sport au Togo.  L’intention profonde est d’utiliser le sport pour compléter l’éducation, la formation de nos jeunes filles comme garçons et d’accompagner les meilleurs d’entre eux jusqu’au plus haut niveau. 

Qu’est-ce qui vous a motivé à accepter cette mission ?

J’ai la chance de passer tous les échelons jusqu’à au podium olympique. Quand j’observe le sport mondial, il y a une seule chose qui ressort, c’est que nombreux nouveaux médaillés ont tous été accompagnés par d’anciens médaillés olympiques.

Qui mieux que moi peut aider nos jeunes à aller jusqu’à une prochaine médaille ? Je ne dois pas forcément être leur mentor direct mais au moins apporter ma contribution du mieux que je peux. 

A Paris, vous avez certainement suivi la compétition en canoë kayak. La discipline ne se développe pas au Togo et en Afrique. Selon vous, où se trouve le point d’achoppement ?

On a deux disciplines en canoë kayak : la partie sprint, avec l’aviron, se pratique sur les lacs et la partie slalom. Cette dernière est très spécifique et demande énormément d’investissement en matériels, voyages, humains… Donc pour l’instant, pour moi, c’est un sport réservé aux binationaux. Cependant, pour la partie course en ligne, les freins sont davantage culturels.

Notre rapport à l’eau, à part les communautés de pêcheurs, n’est pas facile pour nous africains : oser aller sur l’eau ou dans l’eau, aller nager dans les lacs. Ces éléments empêchent le développement de ce sport en Afrique et au Togo.

Pourtant, il existe bien au Togo une fédération de canoë et disciplines associées…

Effectivement et le Président nouvellement élu de la fédération porte un projet très ambitieux, avec l’objectif de qualifier des athlètes pour les jeux olympiques et paralympiques de Los Angeles pour les épreuves de canoë sprint. Je vais l’accompagner en proposant un cadre technique. 

Quel regard portez-vous de façon globale sur la participation de l’Afrique à ces Jeux ?  

Je n’ai pas suivi tous les athlètes africains. J’ai quand-même vu qu’il y a de très beaux résultats. Je pense notamment à l’Ougandais Joshua Cheptegei qui a fait une performance magnifique contre les Kényans et les Ethiopiens. Il a finalement remporté la médaille d’or.

C’est un événement marquant. C’est beau de voir des pays africains presque inattendus qui s’imposent face aux pays favoris et de voir qu’on a des disciplines dans lesquelles on est ultra dominateur au niveau mondial”. 

Source : Daniel DodjagniGakogoe.tg – Togo, #PARISMEDIAS2024