L’une des pires tragédies du XXe siècle, le génocide rwandais, demande justice vingt-huit ans après, avec un quatrième procès devant la justice française. Il s’agit du procès de Laurent Bucyibaruta. L’ex-préfet rwandais comparaît à compter de ce lundi 9 mai 2022, pour sa présumée participation à l’extermination des Tutsi en 1994.
Réfugié dans l’Hexagone depuis 1997, sous contrôle judiciaire, Laurent Bucyibaruta, 78 ans, doit comparaître pendant plus de deux mois pour génocide, complicité de génocide et complicité de crimes contre l’humanité. Il encourt la perpétuité, rapporte africanews. Ancien préfet de Gikongoro, une région du sud du Rwanda où les tueries furent particulièrement violentes, Laurent Bucyibaruta est accusé d’avoir encouragé et ordonné des exécutions de Tutsi.
Le procès revient sur le contexte historique du « pays des mille collines », plongé dans un chaos destructeur entre avril et juillet 1994 qui fit au moins 800.000 morts, essentiellement issus de la minorité tutsi, mais aussi des Hutu modérés. Un total de 115 personnes doivent être auditionnées par la cour, dont des rescapés venus du Rwanda ou entendus par visioconférence.
Malgré les chefs d’accusation, l’accusé clame depuis le début son innocence. Ses avocats, MMes Jean-Marie Biju-Duval, Joachim Levy et Ghislain Mabanga Monga Mabanga, ont indiqué avant l’audience qu’ils allaient « plaider l’acquittement ».