L’actualité politique et géopolitique devraient rester intensément animées au cours de l’année 2025. Dans un contexte marqué par l’incertitude et la montée des mouvements “extrêmes” aux quatres coins du monde, les populations, les entreprises et les autres acteurs de la vie publique devraient anticiper une année bien riche en rebondissements.
Moyen Orient
Dans la continuité du conflit israélo-palestinien , de la question arabe et des alliances circonstancielles, la zone la plus conflictuelle du monde ne devrait pas connaître une baisse des hostilités eu égard aux différents changements survenus dans les pays du golfe.
En effet, le fait le plus notable restant la chute de Bachar El-Assad en Syrie, l’attention sera portée sur l’avancée militaire d’Israël et de la Turquie, portés tous les deux par des intérêts géostratégiques. L’Etat hébreux, qui lorgne sur le plateau du Golan et la Turquie qui vise l’affaiblissement de la minorité kurde en Syrie.
L’Iran des Mollahs après de timides représailles contre Israël, devrait dans cette même dynamique renforcer ses alliances même, s’il faut reconnaître que le Hezbollah sort d’une année 2024 très affaibli et désorganisé. Le Liban va ainsi être le point de jonction de tous les mic-mac militaires entre sionistes et arabo-musulmans.
En rappel, le conflit au Liban a entraîné, selon les chiffres de l’ONU, une baisse anticipée de 9,2% du PIB en 2024. La livre libanaise a perdu 98% de sa valeur, entraînant une inflation record et une perte de pouvoir d’achat selon le même rapport.
Afrique
Considéré par plusieurs experts comme la zone la plus en crise du monde, le continent noir devrait bouclé avec 2025 un quinquennat marqué par le retour en force des populismes.
En effet, caractérisé en Afrique subsaharienne (Mali, Burkina…), par un nationalisme “chauvin”, dont les ramifications politiques sont des coups de forces constitutionnels, tout le continent a semble t-il été contaminé par cette crise de frénésie.
En Tunisie par exemple, il a été porté par le président de la République, Kaïs Saïed qui a déclaré que « des hordes d’immigrés clandestins provenant d’Afrique subsaharienne » étaient à l’origine « de violences, de crimes et d’actes inacceptables ».
Il a ajouté que c’était une situation « anormale » qui s’inscrivait dans le cadre d’un plan criminel conçu dans le but de « métamorphoser la composition démographique de la Tunisie » et de la transformer « seulement en un État africain qui n’appartient plus au monde arabo-islamique ».
Ce discours coïncide avec des actes xénophobes et anti-immigrations relevés en Afrique du Sud (première économie africaine), ou encore en Angola, pays épinglé par les organisations de droits de l’Homme pour ses violations des droits des migrants.
Le seul point positif de ces montées nationalistes est la prise au pouvoir au Sénégal par le PASTEF (les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité), parti politique nationaliste de gauche, anti-système.
Pour le reste, les conflits entre le Rwanda et le Congo, la crise de la gestion du bassin du Nil, la question du canal du Mozambique, la crise humanitaire au Soudan (qui dure depuis 2023) sont de sempiternelles questions dont la réponse relève plus d’une question de volonté politique que de la volonté intrinsèque des peuples qui demeurent des spectateurs de leurs propres malheurs.
En rappel, en 2024 et 2025, le continent conservera le rang qu’il occupait en 2023, celui de deuxième région à la croissance la plus rapide, après l’Asie en développement, selon les projections de la Banque mondiale.
L’Afrique de l’Est, étant la région du continent qui connaît la croissance la plus rapide, verra son PIB réel passer de 4,9 % en 2024 à 5,7 % en 2025.
Michel Glory Samuel TAKPAH, Journaliste togolais