Alors que se joue un tournant historique au Mozambique à la suite des résultats de l’élection présidentielle, les leaders d’opinions semblent mettre ce sujet en sourdine. En effet, le résultat final du scrutin donnant vainqueur le parti Frelimo (Frente de Libertação Moçambique), au pouvoir depuis près de cinquante ans, a attisé la colère des partisans de l’opposition. On compte ainsi, selon plusieurs sources officielles, une vingtaine de manifestants tués lors des heurts.
Le candidat de l’opposition qui s’est réfugié à l’étranger, promet un retour au calme s’ils obtiennent la vérité électorale; “ nous irons vers la paix. S’il s’agit d’un mensonge électoral, nous plongerons le pays dans le précipice, le chaos et le désordre” a ‘il déclaré.
Cette situation de chaos au Mozambique contraste avec le fort silence des activistes “opportuns” sur le sujet. Car en effet, il s’agit aussi bien là aussi , d’une question de succession et de transmission pacifique du pouvoir, un sujet en vogue dans l’univers activiste mais qui bien là semble passé en mode furtif.
Activisme panafricain, entre idéologie et réseau d’influence
S’il est aujourd’hui clair que la tendance dans les mouvements néo-panafricains est le mix entre le nationalisme et un anti-internationalisme, il est néanmoins difficile de relever avec exactitude l’idéologie commune qui prédomine au sein de ces groupes. Se réclamant souvent de teinture socialiste, l’activiste néo-panafricain est aussi en proie à une sorte de “vassalisation” aux puissances altermondialistes, en occurrence la Russie.
Ainsi, entre manque de profondeurs dans le traitement des sujets, et choix délibéré, il semble que la majorité des activistes passent leur temps à répondre à un agenda plutôt qu’à traiter des sujets aux véritables enjeux géopolitiques et géoéconomiques.
Tel est le cas du Mozambique qui représente non seulement une zone de transit importante en Afrique australe, l’Afrique du Sud (premier producteur mondial de chrome) fait transiter jusqu’à 50 % de ses exportations du minerai par le port de Maputo, mais dispose aussi d’ un immense potentiel énergétique dont d’importantes réserves gazières exploitables d’Afrique, que les chercheurs estiment à près de 160 trillions de pieds cubes (4 530 milliards de mètres cubes).
Avec ces richesses, le Mozambique peut devenir un des plus importants exportateurs de GNL (Gaz naturel liquéfié) au monde dans les décennies à venir si l’Etat est mieux structuré.
Une dissimilitude pointé dans le Rapport sur le développement humain portant sur les années 2023-2024, et réalisé par le programme des Nations Unies pour le développement, classe le Mozambique à la 183ème place sur 189 états. Un constat qui le situe comme l’un des plus pauvres du monde.
Michel Glory Samuel TAKPAH, Journaliste togolais