Nommé à la tête des Éperviers du Togo, Nibombé Daré, aura son baptême de feu avec les deux premières journées des éliminatoires de la CAN 2025. Dans un entretien exclusif ce lundi 26 août 2024, l’ex-international togolais, Sadate Ouro-Akoriko, 36 ans, s’est prononcé sur le choix de Daré au poste de sélectionneur. L’un des meilleurs défenseurs centraux du Togo ayant évolué dans le nid jaune entre 2009 et 2019 avec 39 matchs dont deux CAN (2013 et 2017), Sadate, s’est également adressé à son aîné Daré.
L’Édito : Monsieur Sadate, quelle appréciation faites-vous de la nomination de Daré ?
Sadate Ouro-Akoriko : Pour moi, c’est une grande fierté. Nibombé Daré est un homme doté d’une grande sagesse et d’une immense compétence. Sa nomination est une excellente nouvelle pour nous, car il connaît bien le football et il est profondément attaché au Togo. Je suis convaincu qu’il apportera beaucoup à notre équipe nationale. Daré connaît bien le football togolais. C’est un leader respecté qui a l’expérience et les connaissances nécessaires pour nous guider.
Quel état des lieux faites-vous de la situation du football togolais ?
Le football togolais est en retard par rapport à d’autres nations d’Afrique de l’Ouest, mais cela ne doit pas nous décourager. Nous devons changer nos mentalités, travailler ensemble et avancer avec détermination. Si nous restons unis et soutenons les efforts de notre sélectionneur et de l’équipe, nous avons une chance de progresser et de regagner notre place sur la scène internationale.
Après plusieurs échecs avec des sélectionneurs étrangers, le Togo opte pour un coach local. Que faut-il faire pour améliorer les performances ?
Le retour à un sélectionneur local comme Daré est un bon signe. Nous avons vu les succès d’autres pays comme le Sénégal ou la Côte d’Ivoire, l’Algérie avec leurs anciens joueurs devenus entraîneurs. Nous devons nous inspirer de ces exemples et mettre en œuvre des changements positifs. La clef réside dans la cohésion, le travail acharné et la volonté de transformer les mentalités. Nous devons éviter les fausses promesses et travailler pour offrir aux Togolais les résultats qu’ils attendent. Je suis persuadé qu’avec son leadership, nous pouvons espérer des résultats positifs, et je le soutient pleinement.
Quelles sont vos attentes pour cette nouvelle ère sous Nibombé Daré ?
J’espère que nous pourrons surpasser les performances des années passées, notamment celle de la CAN 2013 à laquelle j’ai participé. Nous devons rester unis et croire en nos capacités. Je crois fermement que sous la direction de Daré, le Togo peut atteindre la finale de la CAN et même la remporter. Il est essentiel que chacun d’entre nous soutienne cette équipe et ce projet avec sincérité.
Le Togo entame les éliminatoires de la CAN 2025 le 6 septembre prochain. Comment envisagez-vous les deux premières journées ?
Nous devons aborder ces matchs avec une mentalité gagnante. Le premier match contre le Liberia est crucial, et il est impératif que nous l’emportions. Nous devons obtenir les trois points, et toute l’équipe doit se mobiliser, y compris nos supporters et nos partenaires, les autorités publiques, religieuses, traditionnelles. La victoire est essentielle pour bien commencer cette campagne.
En qualité d’ancien et cadre, quel est aujourd’hui la responsabilité des ex-internationaux ?
L’union sacrée autour des Éperviers est très importante de la part de tous les anciens joueurs. Il faut faire table rase des toutes les considérations personnelles et penser seulement et toujours à la nation dans tous ses aspects sportifs. Chacun de nous, de près ou de loin est capable d’apporter du positif.
Quel message avez-vous pour Nibombé Daré ?
Daré, c’est mon « papa » et je l’ai toujours appelé ainsi. Que son calme soit une force pour lui comme cela a été le cas durant toute sa carrière de footballeur. J’ai foi qu’il réussira. Qu’il reste à la fois ouvert et droit dans ses principes. Le chemin ne sera pas facile, beaucoup de courage et croyance en ses idéaux.
Vous avez débuté dans le coaching avec une formation au Togo et une expérience au Bénin. Quelle est la motivation ?
En effet, je suis en train de me former et d’acquérir de l’expérience dans le domaine du coaching. C’est une passion pour moi, et je continue à travailler sur mon développement professionnel. Le football est une partie intégrante de ma vie, et je reste engagé dans cette voie. Je suis prêt à transmettre mon savoir aux jeunes générations et à contribuer au développement du football, que ce soit sur le terrain ou en tant qu’entraîneur.
L’Édito : Votre mot de fin…
Sadate Ouro-Akoriko : Le football n’étant pas une science exacte, l’échec fait partie du parcours. Il peut arriver des contre-performances. J’invite tout le monde, le public sportif, à d’abord croire à la nouvelle dynamique dans laquelle se trouve Daré et être de cœur avec lui. La désunion est le premier obstacle alors ils faut une vraie communion autour de la sélection et je suis sûr que le public est capable de le faire comme par le passé et sûrement, les bons résultats seront acquis.
Edem Attipoe
Crédit photo : TYR Photography