Nibombé Daré est le nouveau sélectionneur des Éperviers du Togo. Sa nomination a été officialisée le 15 juillet par la Fédération togolaise de football (FTF). Alors que la sélection togolaise traverse une crise de performances et de résultats, une question taraude l’esprit : le Togolais Daré est-il réellement l’homme de la situation ?
Daré prend les rênes de la sélection togolaise, après la démission le 21 juin dernier de Paulo Duarte. La FTF, de concert avec le ministère des Sports, a porté son choix sur l’ancien international togolais pour recoudre le nid des Éperviers. L’analyse de quatre critères majeures prédisposent Daré à être la bonne option.
Le premier critère est la qualification du diplôme pour le poste. Nanti d’une Licence UEFA Pro en mars 2023, l’entraîneur de 44 ans est formateur et a été à la tête des moins de 17 ans du club Charleroi en Belgique. En effet, Daré est le seul coach togolais à détenir un tel diplôme de haute.
Il est à l’actif de l’UEFA en donnant des formations en coaching dans le monde où besoin est. Son expérience pédagogique est une plus value. Son statut de légende est le deuxième critère déterminant. Daré,
ex-défenseur international togolais, est une icône du football togolais avec 68 matchs officiels et 2 buts et participation à la Coupe du monde (2006). Cette position lui confère le respect, la considération la reconnaissance et confiance des dirigeants en particulier et du peuple togolais en général.
Daré, un coach togolais est-il mieux que qu’un expatrié ? oui. Contrairement aux années 2000 où les supporters sont inconditionnellement derrière la sélection togolaise, la triste réalité aujourd’hui est qu’il existe une désolidarisation entre les Éperviers et le public sportif, voire de la diaporama togolaise.
D’où la justesse du choix d’un coach local qui est du terroir, capable de parler le même langage que les Togolais. C’est le troisième critère. Cette identité togolaise peu apaiser psychologiquement les acteurs et les pensées de solidarité vont se traduire dans le faits autour de Nibombé Daré et sont staff.
Le quatrième critère qui pèse à l’actif de Daré est le vend du choix des coachs locaux qui souffle sur les sélections africaines, mondiales et qui portent ses fruits. La Côte d’Ivoire sous Emerse Fae (champion d’Afrique en titre), le Sénégal avec Aliou Cissé (champion d’Afrique 2021), l’Algérie pour Djamel Belmadi (champion d’Afrique 2019), Walid Regragui (historique demi-finaliste de la Coupe du monde 2022 avec le Maroc).
Luis de la Fuente (vainqueur de l’Euro 2024 avec l’Espagne), Didier Deschamps (champion du monde 2018 pour la France), Lionel Scaloni de l’Espagne (champion du monde 2022 et double vainqueur de la Copa America), etc. sont autant d’exemples de réussite qui donnent un poids au choix de Daré, surtout que ses prédécesseurs étrangers (Claude Le Roy et Paulo Duarte) ont été des déceptions dans les résultats.
La crise du football au Togo, est foncièrement due aux nombreuses éliminations du Togo pour les compétitions majeures, notamment la non participation à trois Coupe d’Afrique des nations (CAN) d’affilée, couronnée par quatre absences en Coupe du monde. Tous ces critères analysés forment un cocktail capable de donner du tonus et de la vitalité aux éperviers du Togo afin d’impacter positivement les résultats.
Toute proportion gardée, il est possible que Daré n’y arrive pas, puisqu’au Cameroun, Rigobert Song, une légende Camerounaise a failli à sa mission. Mais, les exemples a des sélectionneurs locaux qui ont réussi sont plus inspirants et le Togo s’est inscrit dans cette dynamique.
La réussite de Daré dépend fortement des acteurs impliqués dans le football et qui ont leur part de responsabilité dans les performances. Les dirigeants ont le devoir de mettre Daré dans le bonnes conditions de travail et, surtout, de lui laisser le temps et la main libre pour mener à bien sa mission.
Edem Attipoe